Ami-e-s de Saint-Joachim,

Hier, premier septembre, j’entreprenais ma seizième année comme curé de St-Joachim. J’ai peine à y croire moi-même. Je suis arrivé le premier septembre 2010 en compagnie de Dominc Richer, alors stagiaire. Vous en souvenez-vous? J’ai appris à vous connaître, à découvrir vos richesses, vos personnalités, vos aspirations. J’ai essayé de vous donner les signes du Bon Pasteur, le Christ, qui vit au milieu de nous. Je commence mon année pastorale avec joie mais comme on s’en va à un « blind date ». Quelqu’un a arrangé pour nous un rendez-vous « à l’aveugle » avec une personne que nous ne connaissons pas mais l’entremetteur croit qu’elle va nous plaire. Nous faisons confiance, nous nous laissons conduire et nous espérons le meilleur. Cette année encore, je me laisse guider par le Seigneur à la rencontre d’une année pastorale toute neuve qui sera sûrement pleine de surprises. Je fais confiance mais avec un budget d’énergie plus modeste qu’il y a quinze ans. J’aurai 70 ans en décembre, 45 ans d’ordination. Je ne suis plus aussi fringant qu’à mon arrivée. J’aurais l’âge d’être à la retraite (mon corps endolori me le rappelle…!) mais je me souviens de la phrase d’un confrère curé sur la rive sud que j’ai croisé un jour quand il avait l’âge que j’ai maintenant. J’étais surpris de le voir encore en fonction. Et candidement, il m’a répondu: « Tant que j’aurai des gens à aimer, je vais continuer ». J’ai souri d’admiration et je me suis dit: « ¨Ça, c’est un prêtre! ». Aujourd’hui, je pense comme lui. Si vous le permettez, je vais continuer à vous aimer cette année encore.

Durant mes vacances, j’ai pêché avec Papy, 88 ans, fier citoyen de Baie Saint-Paul. Dans la chaloupe, j’ai appris de nouveaux termes. Ce que j’appelle une ancre, lui l’appelle une « cale ». Moi je dis un « émérillon », petit joint métallique qui permet à mon leurre de tourner sur lui-même à haute vitesse dans l’eau. Papy le désigne poétiquement comme étant une « virole ». Charmant! Au lieu de s’accrocher malencontreusement dans ma ligne, il s’est « crocheté ». Et le castor ne se contente pas de faire un barrage, il « écluse ». C’est joli. Vive la Charlevoix! Mais là-bas comme ici, une truite…c’est une truite! Et elle ne peut pas résister à mon leurre….

Bonne semaine.
Alain, curé