Ami-e-s de St-Joachim,
Amateur de pêche, j’aime circuler sur les lacs avec ma chaloupe et mon moteur hors-bord pour pêcher à la traîne. Il m’arrive d’éteindre mon moteur pour lancer quelques coups de ligne ici et là ou, pire encore, pour démêler les nœuds dans ma corde. Et voilà qu’au gré du vent et des courants, je me mets à mon insu au point que je me retrouve tout à coup dans les branches et les roches du bord du lac.
Durant le carême, je repense à ma chaloupe, à mon moteur éteint et surtout à ma dérive. Car c’est bien cela le carême: quarante jours pour constater que notre moteur est éteint et que nous dérivons au risque de nous empêtrer dans les broussailles et les écueils. Notre moteur, ce qui nous permet d’avancer dans la vie spirituelle, c’est le désir de Dieu. Hors, après un certain temps, ce désir vient à manquer. Au début, nous n’éprouvons pas d’inconvénients. Nous dérivons sans nous en apercevoir. Nous avançons sur l’élan mais tout à coup, nous constatons que nous nous sommes éloignés de notre Dieu et que nous nous empêtrons dans nos péchés, nos mauvaises habitudes et nos travers.
C’est le temps de repartir le moteur et notre coeur est souvent comme mon hors-bord: il faut le « crinquer » plusieurs fois avant qu’il ne démarre. Il peut être bon de vérifier la bougie qui n’émet peut-être plus la petite étincelle qui procure le feu et la combustion qui remet en route. C’est justement à cela que sert le sacrement du pardon. Une petite mise au point pour faciliter le redémarrage.
Je vous invite à en profiter le lundi 31 mars à 19h30 pour que les cinq prêtres-mécanos vous aident à nettoyer la bougie de votre coeur et à vous remettre en marche.
Bonne semaine
Alain, curé