Ami-e-s de St-Joachim,

Vous rappelez-vous du pape Jean XXIII? Je devrais dire « saint Jean XXIII » puisqu’il a été canonisé en 2014. La messe du 11 octobre nous proposait d’en faire mémoire. Il a été élu en 1958, succédant à Pie XII, un grand esprit mais aux allures austères. Angelo Roncalli arrive donc sur le siège de saint-Pierre à l’âge de 77 ans. On voyait en lui un « pape de transition » après le long pontificat de son prédécesseur. On se disait sans doute qu’il ne ferait pas de vague jusqu’à la venue d’un autre pape préparé à faire face à la modernité. Mais voilà que le bon vieux Jean XXIII prend tout le monde par surprise en déclenchant un concile œcuménique pour provoquer un « aggiornamento », une mise à jour, un perfectionnement de l’Église trop éloignée du peuple de Dieu. Évêques et théologiens convergent donc à Rome durant quelques années pour resituer l’Église dans le monde de l’époque. Nous célébrons le 11 octobre le 60e anniversaire de l’ouverture du concile en même temps que la mémoire liturgique de saint Jean XXIII.

Le bon pape Jean, comme l’appelaient les Romains (sa photo trône encore dans les restaurants de Rome et sa tombe est la plus visitée dans la basilique saint-Pierre) s’est aussi signalé par sa bonhommie, sa simplicité et son humour. Un jour, un ambassadeur à qui le pape faisait visiter le Vatican demanda: « Combien de personnes travaillent ici? ». Et le pape de répondre: « Environ la moitié… » Ce fils de paysan est toujours resté fier de ses modestes origines. Dès le début de son pontificat, il a remarqué que les lattes des persiennes de ses fenêtres étaient tournées vers le haut, vers le ciel. Il fit changer ses persiennes pour que les lattes soient tournées vers le bas, vers les gens. Il voulait que les gens d’Église soient près des gens. D’ailleurs, l’une des grandes lignes de force du concile fut de rendre à tous les baptisés leur importance, leur dignité et leur droit de parole. L’Église, ce ne sont pas d’abord le pape, les évêques et les prêtres. Ce sont tous les baptisés. Il a ouvert les fenêtres et les portes de l’Église de son temps pour qu’un grand courant d’air, un grand souffle de l’Esprit, la traverse et le rende plus accueillante.

Joie! Quand l’Église semble trop figée, décrochée de son siècle, l’Esprit la secoue et lui rend sa vigueur. Viens, Esprit-Saint!

La semaine prochaine, il n’y aura pas de messe le matin. Prenez-en bien note.

Enfin, une pensée subtile: « Il y a beaucoup de façons d’entrer dans la vie des gens mais il n’y en a qu’une pour y rester: le respect ». (auteur inconnu)

Bonne semaine!
Alain, curé