Ami-e-s de Saint-Joachim,

Un matin, après la messe, un paroissien octogénaire demande à me rencontrer. Depuis la mort de son épouse, il prépare un texte sur ce que c’est que d’aimer. Il veut en parler avec moi. Nous voilà lancés dans des considérations diverses, dans des essais de définition, dans la formulation d’exemples concrets d’attitudes ou de paroles qui témoignent en vérité de l’art d’aimer. Au-delà des réponses avancées, c’est son effort qui m’a touché. À son âge, vivant seul, il pourrait lancer l’éponge et se contenter du train-train quotidien, de quelques liens d’amitié ou de ses relations avec ses deux enfants. Non, il persiste à chercher ce qu’est l’amour. Je sentais mon coeur chatouillé par un sourire en partageant avec lui. La réponse des artistes et des philosophes ne lui suffisait pas. Il avait besoin de nommer par lui-même ce qui est le moteur de toute existence. Je lui souhaite de raffiner sa notion de l’amour pour qu’elle le conduise au Seigneur. Il n’y a pas d’âge pour apprendre à aimer.

Nos Jours Saints ont été perturbés par la panne d’électricité. Pas d’office du Jeudi Saint, du Vendredi Saint, ni de Veillée pascale. Mais le matin de Pâques, sous le soleil, nous avons célébré trois fois. La première, à 7h, devant l’église, en présence de nos frères et sœurs des autres Églises chrétiennes, nous avons renouvelé notre engagement de baptême. Nous étions une soixantaine. Un café enrichi d’une goutte ou deux de cognac a réchauffé notre fraternité. Un signe des temps: nous étions cinq ministres. Quatre femmes et moi… Les deux autres célébrations (9h et 11h) ont été particulièrement joyeuses et dynamiques. Merci à tous ceux et celles qui nous ont permis de faire culminer notre foi quand même dans la fête pascale.

Bonne semaine !