Ami-e-s de St-Joachim,

Un dimanche midi, récemment, au moment où j’allais fermer la porte centrale de l’église, un homme et ses deux jeunes filles s’attardent dans l’entrée. Ils venaient de visiter l’église après la messe. Ils s’excusent de m’avoir fait attendre. La conversation s’engage. L’homme est ami avec un paroissien que je connais bien. Nous échangeons à son sujet. Je lui raconte comment j’ai fait connaissance avec cet ami presque par hasard quelques années auparavant à cause de la joie que ce paroissien avait trouvée dans nos assemblées.
Le visiteur s’informe de l’heure des messes et je lui remets le feuillet paroissial. L’homme sourit et pense revenir à une messe dominicale même s’il n’est « d’aucune religion » comme il le dit lui-même mais l’expérience d’une fraternité l’intéresse. Je lui dis qu’ils seront les bienvenus quelle que soit la raison qui les amènera. L’Église n’a-t-elle pas commencé par une simple amitié dans une chaloupe, lui dis-je, celle de Pierre et d’André dans laquelle Jésus est monté? On connaît la suite de cette partie de pêche.

De retour au presbytère, je me disais que l’étincelle qui allume un cheminement chrétien est parfois simplement le contact avec une fraternité, ce que j’appelle l’amitié pastorale. Les ados y sont particulièrement sensibles. Leurs rencontres le vendredi soir commencent toujours par un repas. Il y a quelques jours, ils étaient seize à venir manger des hot-dogs ( et des chips…!) au presbytère. Après le souper, ils m’ont donné les questions sur la foi qu’ils avaient écrites et mises dans un panier. J’ai tenté de répondre puis nous avons fait des jeux de société. Les parents sont venus les chercher vers 21h  mais ils ont dû patienter jusqu’à 22h30 car les jeunes avaient trop de plaisir. On les entendait crier dans le sous-sol. Les parents se sont assis dans mon salon. Nous avons bavardé. C’était la première fois pour certains d’entre eux qu’ils entraient dans le presbytère.

Je repense à ce père avec ses deux filles au sortir de l’église. Je ne sais pas si je les reverrai mais j’ai l’espérance que ces quelques minutes fraternelles les auront chatouillés. Un jour peut-être, ce souvenir émergera-t-il et les mettra en marche vers une rencontre avec le Christ et l’évangile. J’espère la même chose pour les ados et leurs parents. La fraternité est souvent la première porte pour entrer dans la vie chrétienne.

Parlant de fraternité, ne manquez pas le café et le chocolat chaud après la messe dimanche vers 11h. C’est justement l’occasion de rencontrer d’autres paroissiens, de faire grandir notre joie de connaître le Christ et de faire Église.

Bonne fête des mères à vous toutes qui continuez à donner la vie à vos enfants, quel que soit leur âge. La mienne s’inquiète encore que je mange suffisamment, que je porte des vêtements assez chauds et que je me repose adéquatement.

Bonne semaine.
Alain, curé