Ami-e-s de St-Joachim,
Aimez-vous la pêche? De la mi-mai à la mi-juin, ne manquez pas la montaison de l’alose savoureuse. Ce poisson de la famille du hareng quitte l’océan Atlantique pour remonter le fleuve St-Laurent, puis la rivière des Prairies et l’Outaouais. Elle rejoint le lieu de frai pour se reproduire. Cette migration s’appelle le « homing », le retour chez soi. Or, à la hauteur du boulevard Pie-IX, le barrage du même nom bloque la remontée. Les ingénieurs avaient prévu l’affaire. Ils ont aménagé une passe migratoire pour contourner le barrage. On observe le même phénomène à Matane pour le saumon. Quand les poissons se butent au mur du barrage, ils hésitent un temps, puis suivent le mur et découvrent finalement une ouverture en forme d’escalier dans laquelle coule la rivière. Ils s’y engagent, en gravissent les marches par sauts répétés, dépassent l’obstacle, retombent dans la rivière en amont du barrage et poursuivent leur « homing ».
Les disciples du Christ sont des aloses. Quand ils se cognent le nez sur le barrage de la mort, ils ne désespèrent pas. Ils savent qu’il y a une passe migratoire qui leur permettra leur « homing » vers le Père, leur retour dans la maison de l’Amour. Cette passe migratoire, c’est le Christ, Jésus ressuscité. Il l’avait dit: « Personne ne va vers le Père sans passer par moi ». En ressuscitant, il a ouvert le passage. Pour qui vit du Christ, les impasses n’existent pas. Il y a toujours un débouché, un passage à travers les difficultés de la vie. Il faut parfois suivre le mur un bout de temps mais tôt ou tard, le Christ nous ouvre le chemin. Par le baptême, il nous a signalé la passe migratoire qui ne nous fera jamais défaut. Quelle espérance! Nous en avons bien besoin en ces temps troublés.
Joyeux temps pascal. Bonne montaison vers le Père.
Alain Roy, curé